Nouvelle Ère – Émergence – Chapitre 18

Rodorio, Grèce, 29 mai 2006

Un concert de sifflements incrédules cueillit Ethan à peine le pied posé sur le seuil du cyber café. En réponse, il sourit crânement ; une mauvaise idée comprit-il un peu trop tard quand la douleur irradia depuis tout le bas de son visage pour s’enrouler autour de sa nuque.

« Journée difficile ? S’enquit Armand avec sollicitude en le voyant arriver à sa hauteur.

— M’en parle pas.

— Hey, les gars, le chouchou du Pope daigne se mêler à la populace !

— Sa seigneurie souhaite-t-elle qu’on lui avance un siège ? C’est qu’elle en aurait bien besoin, on dirait ! »

Le doigt d’honneur d’Ethan déclencha les rires mais eut le mérite de mettre les voix moqueuses en sourdine. L’effet de groupe trouvait vite ses limites lorsque chacun se rappelait qui était celui qu’ils brocardaient ; une position dominante, ça s’inversait si facilement !

« Fais voir ? »

Ethan, qui s’était lourdement laissé tomber sur la chaise à côté d’Armand, pencha docilement la tête de côté. La trace du coup, d’un sombre violacé, avait déjà commencé à s’étaler le long de la mâchoire et d’ici le lendemain, aurait pris ses aises sur tout le flanc gauche de son visage.

« Je ne sais pas ce qui a été le plus douloureux : me la faire déboîter, ou la remettre en place, commenta le jeune Irlandais, ses doigts palpant sa joue avec précaution. Enfin, j’imagine que je peux m’estimer heureux d’avoir quelques jours de « vacances », rajouta-t-il avec un soupir tout en mimant les crochets de rigueur.

— Vacances ?

— Le mariage de Kanon et Thétis, tu as déjà oublié ? »

D’abord interloqué, Armand hocha la tête avec vigueur. C’était vrai, tout le monde ne parlait plus de que ça depuis des jours, enfin plus précisément du banquet qui serait organisé le lendemain au village en l’honneur des mariés : une coutume aussi ancienne que le Sanctuaire qui unissait ainsi tous les habitants autour d’un moment de liesse et de partage. A la différence que dans le cas présent, celui-ci étant organisé par le Palais, il fallait s’attendre à ce qu’il fût copieusement garni.

« Au moins ça aura le temps de dégonfler, décréta Armand en désignant la mâchoire de l’Irlandais. Tu peux alterner de l’arnica et des compresses de glace. Si tu n’en as plus tu n’auras qu’à passer, je t’en prêterai.

— Tu es une vraie pharmacie ambulante, on te l’a déjà dit ?

— Je ne fais qu’appliquer les leçons de mon Maître, se défendit l’autre garçon. Il dit qu’il ne faut jamais se laisser diminuer par une blessure, surtout si on a la possibilité de la soigner. Sinon, on ne peut pas être à cent pour cent de ses capacités le moment venu.

— Shura du Capricorne t’a vraiment dit ça ?

— Oui, pourquoi ? »

Éclater de rire, ne fût-il pas particulièrement joyeux, était une idée encore plus mauvaise que celle de sourire. Maudissant la terre entière – et Kanon par la même occasion : dire que ce dernier n’était justement pas à cent pour cent de ses capacités ! – il prit une profonde inspiration qu’il relâcha le plus lentement possible afin de diminuer la douleur :

« Pour rien. Non, vraiment – il secoua la tête devant la soudaine circonspection de son ami – laisse tomber, je t’assure. »

De par sa position privilégiée d’apprenti des Gémeaux – ses condisciples n’avaient pas franchement tort le concernant mais ce n’était pas une raison pour les encourager – Ethan voyait ses oreilles se retrouver plus souvent qu’à leur tour à portée de discussions d’ordre privé qui ne les concernaient en rien. Qu’y pouvait-il ? Quand bien même il boucherait avec soin ses conduits auditifs qu’il entendrait tout de même chacun des mots prononcés : les joies du septième sens et de ses petits camarades. Par ailleurs, le garçon n’était pas bégueule et savourait à sa juste valeur le fait de se trouver au cœur du quotidien, voire de l’intimité des chevaliers d’or du Sanctuaire, fût-ce par l’entremise involontaire de ses deux Maîtres. D’autres auraient volontiers tué pour bénéficier d’un tel traitement de faveur.

C’était au détour d’un échange entre les jumeaux Antinaïkos pendant que lui-même s’échinait sur sa seconde série de cent pompes en équilibre entre deux blocs de marbre – la créativité de ses professeurs en matière d’entraînement se révélait sans limite – qu’Ethan avait su pour Shura. Enfin, savoir était un bien grand mot mais petit morceau par petit morceau, il avait fini par reconstituer la vérité sous les rumeurs qui avaient couru au sujet du Capricorne après les Portes. D’aucuns affirmaient que les médecins avaient dû amputer son bras gauche ; d’autres qu’il s’était enfui du Sanctuaire et était considéré comme déserteur. Les on-dits s’étaient enflammés pendant plusieurs mois et Ethan lui-même n’était plus si loin de les croire lorsqu’il avait surpris les mots de Saga à ce sujet, et plus encore son inquiétude. Non, Shura n’avait pas disparu, ni n’était poursuivi par le Sanctuaire. Oui, il avait conservé son bras malgré une terrible blessure. Sa souffrance cependant était telle qu’il avait choisi d’y mettre un terme et bien failli réussir.

Ethan n’avait dû qu’à un réflexe insoupçonné et qu’il se découvrit ce jour-là de ne pas s’écrouler lamentablement sous les yeux de ses Maîtres sous l’effet de cette révélation, et ce fut les dents serrées mais l’esprit pensif qu’il avait achevé son épreuve du jour. L’idée qu’un Chevalier d’or, que les gamins dans son genre persistaient à considérer comme des demi-dieux bien qu’ils les côtoyassent au jour le jour, pût sombrer dans le désespoir au point de vouloir s’ôter la vie l’avait considérablement ébranlé. Depuis, il lui arrivait de temps à autre bien malgré lui de considérer la charge à laquelle il aspirait sous un autre jour, moins flamboyant que dans ses fantasmes ; ces considérations ne duraient toutefois jamais bien longtemps et son optimisme naturel reprenait vite le dessus. Cependant, il savait au fond de lui qu’il n’était pas prêt d’oublier cette histoire.

Autour d’eux, les autres apprentis s’étaient désintéressés de l’arrivée d’Ethan pour revenir à leurs occupations premières, à savoir surfer sur le net et jouer aux jeux vidéos. Un moyen comme un autre de gérer la pression des entraînements et auquel Saga avait fini par sacrifier. De mauvaise grâce, certes, mais c’était le résultat qui comptait. Ethan évaluait mal le rôle que son insistance avait pu jouer dans la décision du Pope mais demeurait persuadé qu’il n’était pas nul et s’en rengorgeait intérieurement. Ils pouvaient bien le chambrer autant qu’ils voulaient, sans lui ils seraient présentement en train de se morfondre dans leurs baraquements, déconnectés de tous et de tout.

« Tu as vu ? Il y a des nouveaux ! »

Sur l’écran d’Armand, la page MSN du groupe des apprentis du Sanctuaire était ouverte. Et en effet : le nombre des membres s’élevait dorénavant à cent quatre vingt six, soit une dizaine d’inscrits supplémentaires.

« Ils sont où, ceux-là ?

— Pour la plupart, dans le secteur Pacifique.

— Tu m’étonnes : ils doivent se faire chier comme des rats morts, là où ils sont ! »

Dès qu’Ethan se trouvait hors de portée de l’un ou l’autre des Antinaïkos, sa spontanéité et sa verve d’adolescent réapparaissaient comme par magie. La personnalité réservée du jeune Français ne manquait pas d’être régulièrement effrayée par la témérité et la liberté de langage de son condisciple et bien souvent, il jetait un coup d’œil par-dessus son épaule afin de s’assurer qu’aucun adulte ne les avait entendus. Mais pas cette fois. Le cyber café aménagé à leur attention par le Sanctuaire dans l’arrière salle de l’unique bar-restaurant de Rodorio était le domaine réservé des apprentis et autres jeunes gens en provenance de l’île.

« Et il y a aussi les filles du baraquement numéro six. »

Cette fois, et malgré la douleur, un sourire acheva de s’épanouir sur les traits d’Ethan :

« Eh bien, il était temps !

— N’empêche :je comprends que certains n’aient pas envie de se créer de compte.

— Tu rigoles ! C’est super, MSN !

— Mouais. »

Ethan leva les yeux au ciel devant la moue de l’autre garçon qui rajouta d’un ton sérieux :

« Ça pourrait être dangereux. Après tout, on ne sait pas ce qui est fait de tout ce qu’on met dessus. Il y a bien des gens qui ont créé ce programme, non ? Si ça se trouve, ils lisent tout ce qu’on écrit et ils pourraient…

— Ils pourraient ? »

Ethan avait haussé un sourcil, tout en décapsulant un soda, sous l’œil désapprobateur d’Armand qui reprit avec un petit soupir ennuyé :

« Je ne sais pas. Je trouve cette idée bizarre, c’est tout. Et puis moi, ça ne m’intéresse pas de raconter ma vie.

— Mais ça ne te dérange pas de lire celles des autres, le taquina Ethan.

— Ce n’est pas pareil ! Protesta le Français, non sans une rougeur subite au front.

— Que je sache, on respecte les règles – l’Irlandais avait recouvré son sérieux et désigna l’écran où les messages instantanés s’empilaient à toute vitesse – On sait tous ce qu’on risque si on les enfreint. »

Certains n’avaient jamais accepté la façon dont Saga avait pris le pouvoir au Sanctuaire et encore aujourd’hui, peinaient parfois à s’en dissimuler mais tous s’accordaient pour lui reconnaître un même mérite : celui d’avoir fait entrer le Sanctuaire dans le vingt-et-unième siècle. Très vite, le nouveau Pope avait initié les chantiers nécessaires à la modernisation des lieux, depuis la réfection d’une installation électrique défaillante à la généralisation des moyens de communication avec l’extérieur sur l’ensemble de l’île en passant par une montée en gamme significative en terme de confort, y compris pour les apprentis devenus denrée rare à l’époque. D’une certaine manière, le nouveau Pope avait ouvert le Sanctuaire sur le monde tout en préservant son autonomie et son opacité. Ce souhait, affirmé très tôt, était en phase avec son approche du rôle du Sanctuaire vis à vis de l’extérieur qui, si elle ne dérogeait pas aux règles tacites en vigueur depuis deux mille cinq cents ans, se voulait néanmoins plus proche des réalités géopolitiques et économiques. A cet effet, Saga avait notamment suivi de près la démocratisation de l’usage d’internet et s’était très tôt intéressé aux moyens techniques à mettre en œuvre pour en faire bénéficier le Sanctuaire sans pour autant dépendre du continent. La liaison satellite s’était imposée comme la meilleure solution, au même rang que l’installation de panneaux photovoltaïques sur les flancs sud et est de l’île lesquels, associés à une batterie de groupes électrogènes de secours, avaient rendu l’île auto-suffisante en énergie au regard de ses besoins.

Si au départ seul le Palais puis le Domaine Sacré avaient bénéficié de ce modernisme galopant, Saga avait fini par en généraliser l’accès à l’ensemble des habitants. Sous certaines conditions toutefois, unilatéralement édictées par ses soins : un accès sur le monde, soit, mais pas l’inverse quitte à passer outre une éthique dont le Pope était tout à la fois le seul dépositaire et le seul juge. Aussi, la menace de voir le Palais s’introduire dans leur vie privée et les conséquences qui étaient susceptibles d’en découler, avait su dissuader tout les habitants du Sanctuaire d’outrepasser des règles clairement exposées à tous et dont le respect absolu conditionnait la conservation des avantages ainsi acquis.

Le message était assez limpide pour que Saga n’eût jamais eu à mettre ses menaces à exécution ; il s’en félicitait sans pour autant en faire état. Le moindre soupçon, même erroné, de laxisme de sa part aurait eu tôt fait de saper les fondations du nouvel ordre du Sanctuaire.

Le cyber café de Rodorio obéissait aux mêmes exigences et dépendait exclusivement du serveur localisé sur l’île. En aucun cas, il n’était relié au net via la connexion du bar lui-même. Ainsi, les apprentis demeuraient sous la surveillance constante du Palais, du moins le croyaient-ils : c’était bien là tout ce qui importait.

« Il se passerait quoi tu crois ? »

Armand avait parlé à voix basse, après un coup d’œil circulaire pour aviser un tel qui jouait à des jeux en ligne avec des inconnus disséminés aux quatre coins de la planète, tel autre qui conversait par messagerie instantané avec les dieux seuls savaient qui ou bien encore celui-là, tiens, dans le fond, qui traînait sur des pages au contenu douteux si on se fiait aux couleurs criardes et autres caractères clignotants qui parsemaient son écran.

« J’imagine que celui qui se ferait gauler prendrait cher, fit Ethan en haussant les épaules. Vraiment très cher, ne serait-ce que pour l’exemple. Raclée, cachot, renvoi ou pire encore. Bref, tu vois le genre. Et aussi qu’on se retrouverait à tous payer pour lui ou elle, vu qu’on nous supprimerait cet endroit et tout ce qui va avec.

— Ce serait moche.

— Je ne te le fais pas dire. »

Ils avaient reporté leur attention sur l’écran où défilaient messages colorés et émoticônes clignotants tandis que les échanges se poursuivaient entre les membres du groupe. Fermé, cela va sans dire, songea Armand en découvrant des noms d’apprentis qu’il n’avait jamais rencontrés. Ils étaient entre eux et c’était là le seul espace dont disposaient d’autres adolescents du même âge que lui et parfois très isolés pour partager leur quotidien avec quelqu’un qui ne fût pas leur maître. Quelqu’un qui les écoutait, les comprenait et bien souvent compatissait. Ne pas être seul avec ses doutes ou sa douleur, ça créait des liens. Son propre maître savait qu’il faisait partie de ce groupe et n’y avait rien trouvé à redire si ce n’était les avertissements de rigueur quant à la préservation du secret entourant le Sanctuaire vis à vis de tout interlocuteur extérieur auquel il pourrait être amené à s’adresser au gré de ses pérégrinations sur le net. Avertissements inutiles s’il en était, considérant qu’Armand se gardait de toute interaction de ce genre ; il n’était sur MSN que parce qu’Ethan l’avait tanné des jours durant à cet effet. Les échanges avec ses pairs lui suffisaient amplement et n’ayant plus de famille, il ne voyait pas bien pourquoi il devrait avoir envie de partager quoi que ce fût avec des gens avec qui il n’avait rien en commun. Y compris les vidéos idiotes et les blagues débiles qu’Ethan adorait chercher et relayer sur son propre profil. Toutefois, il admettait volontiers trouver du plaisir à converser avec d’autres apprentis, quand bien même il n’en rencontrerait jamais certains d’entre eux. Ils avaient beau partager le même quotidien, ces échanges lui étaient une véritable respiration ce que son Maître avait compris, il en était certain.

Bah, il s’inquiétait trop, Ethan n’arrêtait d’ailleurs pas de le lui répéter. Même le chevalier du Capricorne dont pourtant le souci du détail était tout sauf une légende, l’exhortait régulièrement à se détendre et à prendre les choses avec plus de philosophie sous peine à terme de céder sous la pression qu’il n’avait s’imposait en permanence. Jusqu’à son dernier entraînement en date avec lui, Armand aurait été bien en peine d’obéir à cette injonction ; depuis toutefois, les choses lui semblaient plus… faciles ? Non, ce n’était pas le terme adéquat tant il se doutait qu’en réalité, il venait au contraire d’accéder à une sphère de son apprentissage qui n’en serait que plus exigeante, mais sa confiance en lui-même avait dans le même temps grimpé de quelques échelons supplémentaires elle aussi. Si rien n’était encore gagné, au moins se sentait-il enfin légitime dans ses aspirations. Et c’était déjà beaucoup.

« Bon, et si on disait bonjour aux nouveaux nous aussi ? »

Sanctuaire, Grèce, 30 mai 2006

Ils s’étaient retrouvés à l’aube à la sortie de l’aéroport, dans la file d’attente des taxis. Le hasard n’y était pas pour grand-chose : Angelo avait perçu leur présence dès le pied posé sur le sol grec et ce malgré la cohue empressée qui les emportaient, Marine et lui, en direction de la zone de récupération des bagages. Ils avaient atterri avec près de cinq heures de retard et n’étaient pas les seuls : un orage non prévu par les services météo et d’une rare intensité avait éclaté pile au droit des principales voies d’approche depuis l’ouest et pour les avions qui n’avaient pas été retardés in extremis avant leur décollage et s’étaient retrouvés en vol au mauvais moment et au mauvais endroit, ils avaient du se résoudre à aborder la cellule orageuse plus ou moins frontalement, prévenus trop tard pour recalculer et dévier leur trajectoire.

Une véritable essoreuse commenterait un peu plus tard le Chevalier d’or du Cancer avec force emphase et gesticulations ; au moment du débarquement cependant, il s’était contenté de serrer les dents, bousculé de toutes parts par les passagers pressés d’attraper leurs correspondances, du moins les chanceux qui ne l’auraient pas ratée.

Ce ne fut que lorsqu’ils eurent récupéré leurs sacs de voyage qu’il s’était rendu compte que la main de Marine était restée rivée à son poignet : elle ne l’avait pas lâché une seule seconde tandis qu’ils fendaient la presse humaine. Dans le même temps, Aioros et Aiolia s’étaient imposés à son esprit avec autant de présence que s’ils s’étaient trouvés juste à côté de lui ; à son tour, il avait alors saisi les doigts de sa compagne et, suivant la boussole de son cosmos, s’était dirigé droit vers eux qui patientaient en compagnie de Jane sous un ciel encore menaçant.

L’orage avait fini par s’éloigner comme il était survenu, de façon aussi soudaine qu’imprévisible, et c’était désormais sous un ciel lumineux et parfaitement dégagé qu’ils voguaient en direction du Sanctuaire.

Et toujours avec cinq heures de retard.

« Vous en êtes où, bon sang… »

Pas d’agacement dans la voix de Saga, plutôt de la résignation. Le Pope était au courant de la situation – Aioros l’en avait informé via le Surmonde dès l’annonce du pilote – et s’il ne s’inquiétait pas pour eux, il voyait les minutes défiler de plus en plus vite en direction de midi, heure à laquelle avait été fixée la cérémonie.

« Considère le fait de ne pas savoir où nous sommes comme une bonne nouvelle », répliqua le Sagittaire avec un sourire mental qui sut trouver sa cible : la détente perceptible de Saga le récompensa aussitôt de son trait d’humour.

« On est sur le bateau » et la confirmation d’Aiolia de se trouver ponctuée par un grommellement inintelligible de la part d’Angelo qui acheva de rassurer tout à fait le Pope lequel ne rajouta pas moins :

« J’espère que certains d’entre vous ne mettront pas deux heures de plus pour se préparer.

Les certains t’emmerdent.

Moi aussi, je suis heureux de te revoir, Angelo. »

L’interpellé ne répondit rien mais un sourire s’en vint flotter sur son visage tourné en direction de l’île alors qu’il se tenait accoudé au bastingage, flanqué de part et d’autre par les frères Xérakis.

« Tu sais que tes lunettes de soleil ne servent pas à grand-chose dans ce brouillard », plaisanta Aiolia avec un coup de coude dans les côtes de l’Italien qui rétorqua dans un grognement :

— J’ai une sale tête.

— Tu ne mets pourtant pas tes lunettes, d’habitude.

— Je m’apprêtais à penser que tu m’avais manqué mais je vais peut-être réviser mon jugement. »

Le Cancer ponctua son commentaire d’un rude coup d’épaule en réponse au coude qui continuait vicieusement à lui chatouiller la cage thoracique et les deux hommes éclatèrent de rire. Aioros désigna du menton le banc central derrière eux sur lequel reposaient plusieurs housses noires sagement empilées :

« Kanon va nous détester.

— Ça lui apprendra à provoquer mon sens de la contradiction.

— Tu veux dire que s’il nous avait imposé de nous mettre sur notre trente-et-un, tu aurais ressorti ton plus beau bermuda à fleurs ?

— Et mes tongs en plastique. Parfaitement.

— Je n’y crois pas une seule seconde », intervint Aiolia avec malice alors que les contours des falaises du Sanctuaire s’assombrissaient dans la brume.

Tiens, déjà ? Le Lion avait l’impression d’avoir quitté le quai de Rodorio depuis moins de dix minutes, ce que lui confirma sa montre. D’habitude, l’île ne commençait à s’apercevoir qu’au bout d’une bonne demi-heure, à quelques encablures à peine du ponton.

Angelo, qui avait suivi son regard vers son poignet, demanda, les yeux toujours baissés sur l’avant-bras à moitié dénudé du Lion et sur lequel courait un réseau cicatriciel qui venait mourir sur le dessus de sa main :

« Pas de regret ?

— Aucun. »

Aiolia avait répondu d’une voix ferme.

Si Angelo ne l’avait pas eu au téléphone depuis plusieurs semaines – non, mois – il était au courant de la décision du Grec par le truchement de Marine. Contre toute attente, il n’avait pas commenté, se contentant de hausser les épaules devant sa compagne qui n’en avait pas rajouté. Celle-ci avait mis un point d’honneur à appeler fréquemment son ancien compagnon pour s’enquérir de sa santé avec la bénédiction de Jane qui avait compris l’aspiration de ces deux-là à la paix et au pardon mutuel pour avancer sereinement chacun de leur côté.

La tête du Cancer pivota vers la droite, pour tomber sur le profil supplicié d’Aioros que le vent dégageait des boucles brunes qui le recouvraient partiellement.

« Moi non plus », rajouta le Sagittaire, conscient de l’attention dont il était l’objet et de la question sous-jacente qu’Angelo s’efforçait de taire. Une intention louable qui ne résista toutefois pas longtemps au retour au galop du naturel italien :

« Pourtant, tu aurais pu bénéficier des points fidélité accumulés par ton frère : dix opérations achetées, une opération offerte.

— Angelo, ne m’oblige pas à te passer par-dessus bord.

— Essaye un peu pour voir. »

A côté d’eux, Aiolia avait enfoui son visage dans ses mains, non pas mu par une consternation quelconque mais par une hilarité qu’il s’efforçait tant bien que mal d’étouffer.

Aioros eut un reniflement, leva les yeux en direction de la trouée de ciel bleu au-dessus d’eux avant de considérer son propre reflet dans les verres fumés qui mangeaient le visage de l’Italien :

« Si je te disais que je n’y ai jamais songé, tu me croirais ?

— A vrai dire, non. »

Du ton moqueur adopté tantôt par le Cancer, il ne restait plus aucune trace. A défaut de ses yeux que le Sagittaire ne pouvait pas lire, ce dernier apercevait ses mains dont les jointures avaient blanchi autour de la barre métallique du bastingage. Le Grec hocha la tête lentement :

« Bon, peut-être pas « jamais« , admit-il. Mais les quelques fois où cette idée m’a traversé l’esprit – longtemps, très longtemps après – je me suis rappelé que ces… cicatrices ont fait de moi celui que je suis devenu. Si elles disparaissaient aujourd’hui, je ne pense pas que cela changerait quoi que ce soit. »

A côté de lui, Angelo demeurait immobile, le désordre de ses mèches cobalt accentué par la vitesse du bateau. Aiolia, qui s’était penché par dessus la rambarde derrière le Cancer, intervint à son tour :

« Effacer les choses ne les empêche pas d’avoir existé. Ce qui est fait…

— … est fait. »

Un sourire naquit sur les lèvres de l’Italien, qui tordait ses lèvres selon un angle bizarre.

« Amen. »

* * *

Marine et Jane étaient heureuses de se revoir. Elles n’en avaient pas eu l’occasion depuis la naissance d’Andreas et même si elles étaient restées en contact, se retrouver de nouveau au Sanctuaire, ensemble, leur remettait en mémoire les souvenirs qui avaient présidé à leur amitié.

« Comment va-t-il ? »

La question, identique, avait échappé à chacune dans un bel élan collégial une fois que le pilote de la navette avait mis les gaz et elles avaient partagé un même rire et les mêmes politesses pour déterminer laquelle des deux répondrait en premier.

Devant l’insistance de Marine, Jane avait fini par se dévouer :

« Il va bien. Mieux que bien, même. Sa décision l’a délivré d’un poids dont je n’avais pas conscience. Il ne m’en avait pas parlé.

— Il ne voulait pas t’inquiéter.

— Il aurait dû : j’aurais pu lui dire qu’il n’avait pas besoin de s’infliger toutes ces souffrances pour je continue à l’aimer.

— Tu sais, les gens têtus ne se laissent jamais convaincre que par eux-mêmes.

— Tu parles d’expérience ?

— Si tu savais ! »

Elles avaient ri tandis que les trois hommes conversaient à l’autre bout du bateau et à présent, Marine contemplait Angelo en silence.

« Et lui ? Questionna Jane en l’imitant.

— A ton avis ? »

L’Américaine hésita, puis :

« Votre voyage a dû être aussi pénible que le nôtre.

— Avec sept heures de vol en moins ?

— Ok ! – Jane leva les mains en signe de reddition devant le coup d’œil ironique de la Grecque – il n’a pas l’air très en forme, c’est vrai.

— Doux euphémisme. »

Elle est inquiète, comprit Jane avec un pincement au cœur, malgré le ton neutre adopté par Marine.

« Qu’est-ce qu’il lui arrive ?

— C’est compliqué à expliquer, fit Marine avec un petit sourire contrit. Disons que son cosmos lui joue de mauvais tours depuis un bon bout de temps et il a des difficultés à le contrôler. Ce n’est pas une science exacte, rajouta-t-elle encore devant l’air surpris de Jane. Parfois, vivre avec un cosmos est plus un inconvénient qu’autre chose. »

Souvent.

« Tu sais à quoi c’est dû ? »

D’abord Marine ne répondit pas. Puis une profonde inspiration gonfla sa poitrine avant que ses épaules ne s’affaissassent sous son opulente chevelure rousse :

« Plus ou moins. »

Et plutôt plus que moins, pas vrai ma grande ?

« Sauf que de nous deux, je ne sais pas lequel est le plus têtu. »

Jane comprit qu’elle ne lui dirait rien de plus et de son côté, jugea plus sage de ne pas insister. D’abord parce que s’agissant du cosmos, elle n’était pas fondée à émettre un avis et ensuite parce qu’elle avait déjà entendu Aiolia évoquer la situation avec son aîné. Sans être en mesure de s’en expliquer les raisons, elle pressentait que les problèmes auxquels Angelo était confronté avaient à voir avec ladite situation. Et que Marine le savait.

Un instant elle la détailla. Avec son regard brun et chaleureux rivé droit devant elle, son maintien impeccable et son air résolu, la Grecque avait l’air plus âgée qu’elle ne l’était en réalité. Celle-ci avait impressionné l’Américaine ce fameux jour de solstice d’été par sa maîtrise de soi et son autorité naturelle qui lui avaient permis d’assurer la sécurité de tous les habitants du Sanctuaire. Jane, d’abord paniquée par les événements, avait trouvé en sa nouvelle amie de quoi regagner en lucidité et s’était retrouvée à la seconder avec assez d’efficacité pour que la Grecque lui confiât l’organisation des secours avant de disparaître. Prise dans le feu de l’action, Jane ne s’en était pas rendue compte tout de suite ; lorsque tout fût terminé, c’était une Marine exsangue au sens littéral du terme, traînant tant bien que mal derrière elle les corps d’un vieil homme et d’un adolescent qu’elle avait vue sortir des décombres pour venir s’écrouler, inconsciente, à ses pieds.

A ce souvenir, un frisson la parcourut et elle sursauta quand l’autre femme lui attrapa le coude tout en pointant les housses noires de l’index :

« Ta robe est là-dedans ?

— Ma quoi ? S’esclaffa Jane, revenue à l’instant présent. Tu plaisantes, j’espère ! Tu m’imagines, moi, en robe ? Non, un tailleur veste-pantalon sera parfait pour l’occasion.

— Je t’imagine très bien au contraire, répliqua Marine avec sérieux. Tu serais divine.

— Et affreusement mal à l’aise : non merci. Et de ton côté, qu’as-tu prévu ?

— Robe, confirma Marine. Aux genoux.

— Avec tes échasses habituelles de douze centimètres de haut ?

— Tu sais ce qu’elles te disent, mes échasses ? » Fit mine de s’offusquer la Grecque en levant les yeux vers une Jane qui se gondolait de rire au point de faire se retourner les trois hommes d’un air interloqué. « Je suis la plus petite, il faut bien que je compense d’une façon ou d’une autre !

— Je ne comprendrais jamais comment tu arrives à mettre un pied devant l’autre avec ces choses sans te casser la figure. A croire qu’on t’a obligée à t’entraîner avec !

— Tu ne crois pas si bien dire.

— Tu es sérieuse ? »

Sous l’effet de l’ébahissement, Jane avait ouvert de grands yeux et Marine désigna du pouce les trois chevaliers d’or qui convergeaient vers elles, cédant à la curiosité devant leurs échanges animés :

« Si tu ne me crois pas, tu n’as qu’à leur demander. Ou à Thétis quand tu la verras !

— Nous demander quoi ? Interrogea Aiolia en les considérant l’une et l’autre.

— Dans quelle mesure un talon de douze centimètres peut constituer une arme mortelle quand on sait s’en servir. »

8 réflexions sur “Nouvelle Ère – Émergence – Chapitre 18

  1. Aaah Angelo m’avait manqué! Avec son esprit de contradiction et son tact légendaire!

    Et là je suis vraiment impatiente de voir tout ce petit monde réuni, d’autant que je me dis qu’il y a en fait un certain potentiel d’explosivité… notamment au niveau de la fameuse « situation ». Hem hem.

    Sinon j’ai bien aimé la petite discussion entre Marine et Jane, qui m’a rappelé les nombreuses fois où je suis allée à des mariages d’amis et qui ont toutes donné lieu à ce type de conversations… Sans la conclusion sur les talons de 12 centimètres. Team Jane sur ce coup-là, ah, on voit que je n’ai pas été entraînée au Sanctuaire!

    Quant à la première partie au cybercafé elle m’a aussi replongée dans ma jeunesse… Ah les joies de MSN! Je ne suis pas étonnée des efforts (plus que bienvenus) de modernisation de Saga, même si je me dis que c’est heureux pour lui que cette histoire ait lieu en 2006 plutôt qu’en 2023. La pensée d’apprentis chevaliers faisant des tiktoks dans les arènes me fait froid dans le dos 😀 Blague à part, je trouve Armand fort sage (décidément il sera un très bon Capricorne!) et perspicace. Sachant que la NSA se trouve mêlée aux manigances des ennemis du Sanctuaire, j’imagine que sa remarque concernant le fait que, oui, on pourrait lire tout ce qu’ils écrivent… n’est pas apparue là par hasard!

    Bref ce chapitre me donne très envie de découvrir la suite!
    A bientôt,
    Lily

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    • Eh oui, Angelo is back ! XD A moi aussi, il m’avait manqué, c’est l’inconvénient des récits en mode « all star game » avec beaucoup trop de personnages ^^;;; (comment ça, c’est la faute de l’auteur qui a eu les yeux plus gros que le ventre ? Non, je ne vois pas de quoi tu veux parler. Du tout), on a l’impression que certains ne reviennent pas assez souvent (surtout ceux qu’on aime le plus :-p).

      Ca fait un paquet de mois qu’ils n’ont pas été réunis, c’est vrai mais fort heureusement, ils restent en contact d’une façon ou d’une autre. Et puis, bon gré, mal gré, ils sont désormais tous connectés les uns aux autres au point qu’ils en arrivent à l’oublier dans le sens où ça fait totalement partie de leur quotidien. Bien sûr, ils réussissent à peu près à se conserver une petite part d’intimité (et heureusement !) mais au global, chacun sait à peu près tout ce qu’il y a à savoir au sujet de ses camarades. La situation est connue de tous, par contre, les « menus » détails des effets de ladite situation, pas vraiment et ça peut effectivement avoir quelques répercussions. Après, comme le dit Marine, à têtu, têtu et demi…

      Qui ne s’est jamais demandé pourquoi diable les femmes chevaliers combattaient en talons hauts ? Alors oui, c’est plus joli, hein, on ne va pas se mentir mais niveau praticité, comment dire… J’avais envie de démonter le truc parce que j’aime bien me livrer à ce genre d’exercice, c’est ma façon à moi de rendre hommage au canon XD De là, penser qu’en fin de compte, les femmes chevaliers sont plus douées que ces messieurs vu le handicap qu’elles doivent se cogner et qu’elles dépassent malgré tout, il n’y a qu’un pas 😉

      MSN… Alors pour la petite anecdote, à la base, c’était censé être Facebook. Sauf que j’ai fini par vérifier la date de déploiement de FB : septembre 2006. Et merde ! ^^; Je me suis donc replongée dans l’histoire du net et de ses évolutions et il s’est avéré qu’à cette date MSN était encore pleinement utilisé, ce dont je me rappelle également bien que n’ayant pas été, à titre personnel, très fan du truc. Pour moi, c’était plus une perte de temps qu’autre chose et j’avais des tas d’autres choses plus intéressantes à faire, comme écrire ou jouer à WoW. Bref, j’ai tout changé ici, et dans la suite de l’histoire.

      Autre boulette de ma part, dans ce chapitre en l’occurrence : le cyber-café n’est pas au Sanctuaire mais à Rodorio, donc sur le continent (et non sur l’île), je vais m’empresser de corriger le lieu au tout début du chapitre XD En effet, dans l’UDC!verse, les apprentis ont le droit d’aller s’aérer un peu l’esprit à Rodorio, histoire qu’il garde un pied dans le monde réel. Bon, Rodorio est totalement sous la coupe du Sanctuaire hein, mais enfin c’est ce qui se rapproche le plus de la « réalité vraie », avec des touristes ignorant tout du Sanctuaire, des gens normaux, des commerces, etc.

      Comme toi, le Sanctuaire en 2023, je n’ose même pas imaginer XD Enfin, si, forcément j’imagine à cause de la nouvelle génération (en devenir dans cette histoire, mais qu’on retrouve en mode adulte dans les fics axées sur le foot) et heureusement que Saga est à la retraite pour le bien de sa santé mentale. Vraiment.

      Armand est un garçon posé qui a oublié d’être bête. Il est un peu trop sérieux pour son âge d’ailleurs.

      Cela me fait vraiment très (très !) plaisir que tu t’attaches aux détails et que tu les rattaches à ce que tu as déjà lu de cette histoire. Si, si, si ! Parce que comme je te l’ai déjà dit, je sème un certain nombre de petits cailloux sur mon chemin et c’est super gratifiant de voir que je ne fais pas ça pour rien 😀

      Une fois de plus, un tout grand merci à toi pour tes gentils mots et ton intérêt pour cette histoire, RDV pour la suite prochainement !

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  2. Des cyber-cafés au sanctuaire! On n’arrête plus le progrès! Il vit avec son temps Saga, on ne peut pas lui enlever ça. Grosse s’séquence de nostalgie sur MSM. Armand a raison de se méfier, s’il savait ce que vont devenir les fameux réseaux sociaux dans le futur, il prendrait les devait et couperait toutes communications avec l’extérieur, fût-elle surveillée.

    J’aime beaucoup les échanges groupés entre Angelo, les deux frangins, Jane et Marine. Déjà parce que les deux dernières sont vraiment devenues amis, ce qui sur le papier n’était pas gagné. Ensuite, parce que ça ressemble trait pour trait à une réunion de famille ou de vieux copains potaches.

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    • J’ai niaisé au tout début du chapitre : nous ne sommes pas au Sanctuaire mais à Rodorio XD Rodorio dont je rappelle qu’il se situe sur le continent et constitue le lien du Sanctuaire avec le vrai monde. Je vais donc très vite corriger ma boulette XD

      Par contre, oui, ce cyber-café doit effectivement tout à Saga. D’ailleurs, il se situe dans l’arrière salle du bar où nos cocos préférés ont l’habitude de venir boire une mousse, histoire de ne pas « complètement » lâcher les apprentis dans la nature non plus.

      MSN, cette engeance du diable XD La révolution était déjà bien enclenchée à l’époque quand on y repense et Saga l’a senti venir même s’il aurait été incapable d’imaginer jusqu’où ça irait ^^; (et c’est pas fini…) Ayons une pensée pour lui en 2023, heureusement qu’il est à la retraite XD Quant à la nouvelle génération, on ne peut que se douter qu’elle est « parfaitement » en phase avec son temps, je te laisse faire tes propres déductions quant au Sanctuaire ! XD

      Mais C’EST une réunion de famille ! Tous autant qu’ils sont n’ont en fin de compte que le Sanctuaire pour toute famille ou point de ralliement. Pour chacun, les autres sont ce qui compte le plus et peu importe les divergences de vue ou d’opinions. Ce qui s’est passé devant les Portes les a soudés bien plus fort que des liens du sang ne pourraient le faire. Ils se retrouvent comme on les retrouve : des amis qu’on avait hâte de revoir parce qu’ils nous ont manqué 🙂

      Merci beaucoup beaucoup d’avoir pris le temps et de tous les apprécier autant ! ♥

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    • Oui, il a clairement des pré-dispositions sur le sujet ! XD Et puis aussi, il écoute assidûment son Maître et ça, c’est très bien. Armand est vraiment un bon garçon ♥

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  3. Hello Al’ !

    Excellent chapitre, comme toujours !

    Alors comme ça, les p’tits jeunes ont le droit de venir se divertir dans le monde réel ? Mais c’est chouette ça, dis donc ! Vive la modernité ! Ou pas ? Car Armand a raison de se montrer méfiant : MSN c’est américain, et qui dit américain dit « grandes oreilles ». Donc gare à la fuite involontaire de données ou d’informations. Et ce malgré la prudence dont Saga semble vouloir faire preuve. J’ai lu vos commentaire à Lily et à toi, et effectivement, je me demande bien ce qu’aurait donné toute cette affaire à l’aire de Tik-Tok & co. Après je suis comme toi : je n’ai jamais utilisé MSN, ou alors pas suffisamment pour en avoir un souvenir marquant. Bon et pour terminer sur cette première partie : j’aime vraiment de plus en plus Armand et Ethan. Par contre, oui, le futur Capricorne est définitivement trop sage pour son âge. J’espère qu’il trouvera quelqu’un pour le « dévergonder » un peu 😅.

    Ensuite comme Lily, je suis aux anges d’avoir retrouvé Angelo ! (logique, non ? ) Le coup du panier à salade m’a fait beaucoup rire. J’imagine tellement le Cancer raconter cette expérience délicate avec toute la pondération qui le caractérise. Ça doit être délectable ! Bon et je te mentirais si je te disais ne pas attendre avec impatience les retrouvailles de l’Italien avec l’autre individu impliqué dans la fameuse « situation ». Parce que comme ça fait longtemps qu’ils ne se sont pas vus, j’imagine qu’ils vont en avoir des choses à se dire (ou à faire ; et à refaire, encore, à différents endroits… bon pardon, là, je perds le fil de mon propos). Sachant qu’en réalité, j’ai hâte de lire les retrouvailles de tous, hein, et de voir comment tout ce beau monde va fêter l’événement tant attendu. Enfin pour être tout à fait honnête encore une fois, peut-être que les échanges entre deux autres chevaliers en particulier retiendront mon attention plus que d’autres (tu t’en doutes). Mais bon, étant donné la suite que je sais que tu as prévue, je ne fonde que de maigres espoirs quand à la nature joyeuse desdites interactions (*soupirs mélancoliques*).

    Et puis comme Lily aussi (décidément…), l’échange Marine – Jane m’a beaucoup plu également. J’aime l’idée de leur amitié et de leur complicité. Quant à cette histoire de talons… Ces accessoires constituent sans le moindre doute des armes infiniment efficaces dans certaines circonstances. Et effectivement, de la à dire que leur utilisation au quotidien dans des situations aussi compliquées que de gravir des marches millénaires ou courir entre deux métros demeure en soit une preuve irréfutable de la supériorité d’un groupe d’individus par rapport à l’autre, il n’y a qu’un pas que je ne franchirai pas moi non plus (mais bon… CQFD, non ? 🤣).

    En résumé : encore un chapitre excellent en tout point, et j’attends la suite avec la plus grande impatience !

    Bises et déjà bon weekend prolongé à toi !

    Phed’

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    • Coucou Phed’ !

      Ravie que ce chapitre t’ait plu 😉

      A l’époque, donc en 2006, certaines voix s’élevaient déjà quant aux risques induits par l’usage du net vis à vis des données personnelles mais tout le monde s’en fichait joyeusement XD Ceux qui alertaient n’étaient pas très nombreux et leurs propos n’étaient même relayés… Quand on voit où on en est aujourd’hui, ces « Cassandre » doivent boire du petit lait ! Tout ça pour dire que nos traces internet personnelles remontent à fort longtemps et que ce qui est fait est fait, malheureusement. Sinon, oui, les dieux soient loués que cette histoire ne se déroule pas de nos jours ! *horreur, malheur* Et puis, va former des gamins greffés à leur téléphone, toi… XD

      Je suis contente qu’Ethan et Armand te plaisent 🙂 Ils n’ont pas vocation à être autre chose que des persos secondaires mais ils participent à l’UDC!verse en tant que successeurs des chevaliers d’or et ils font donc totalement partie du paysage, ainsi que leurs camarades qui restent à découvrir.

      Concernant les retrouvailles de nos deux cocos, ben vu que Marine est là et qu’il s’agit d’assister à un mariage avant tout, je ne suis pas franchement sûre qu’ils aient le temps de faire autre chose que bonne figure XDDD Après, ça a des avantages d’être potes avant d’être amants : ça permet de savoir se tenir XD De plus, Shura a un profond respect pour Marine et il l’aime beaucoup (et il lui doit la vie, accessoirement) : il ne ferait pas quoi que ce soit qui pourrait compliquer les choses. Ce ne sera pas la première fois qu’ils se retrouvent tous ensemble, heureusement. Ceci étant, l’état d’Angelo n’étant pas particulièrement reluisant, il va y avoir de la « discussion », oui XD

      Ne t’inquiète pas, tu verras tes deux préférés 😉 Et à ce stade je dirais que « ce n’est pas si pire » XD (… pas encore, gniark).

      J’aime bien démonter les trucs un peu débiles du canon comme le fait de se battre en talons. C’est vraiment que c’est beau, classe et sexy mais tellement pas pratique en vrai ! Pour l’anecdote, j’ai vu il y a quelque mois une série italienne sur Netflix et on découvre que l’accusée a tué sa rivale… en lui plantant son talon aiguille dans l’œil. J’avoue, j’ai souri intérieurement XD

      Merci beaucoup tout plein pour tes gentils mots, je suis vraiment contente que tu aies apprécié ta lecture ! Quant à la suite, je n’ai malheureusement pas trop de visibilité en ce moment, étant beaucoup (pré)occupée par ailleurs ^^; Mais ça viendra !

      Encore merci, bises !

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