Nouvelle Ère – Émergence – Chapitre 20

Sanctuaire, Grèce, 30 mai 2006

La fureur du Bélier percuta Angelo avant le Bélier lui-même ; ce qui faillit se solder par une bousculade malvenue se mua in extremis en un Atlante stoppé net dans son élan à moins de trente centimètres du Cancer qui avait pivoté vivement dans sa direction, tout prêt à l’accueillir.

Conscient des quelques regards intrigués qui avaient pivoté dans leur direction, Angelo affecta de tendre la main à l’Atlante en guise de salutation, main que l’autre homme broya sans aménité.

« Tu te fiches de qui, exactement ? » Souffla Mü entre ses dents serrées, bien décidé à jouer aux osselets avec les doigts de l’Italien que celui-ci finit par lui retirer sèchement.

« Bonjour au fait. »

Les lèvres minces du Bélier avaient disparu sous le rictus qui déformait ses traits et le pourpre de ses yeux viré à l’orage : Angelo aurait pu se laisser avoir par cette colère manifeste s’il n’avait pas avisé dans le même temps les plis qui barraient le front de l’Atlante. Ses épaules, contractées en prévision de l’assaut, s’affaissèrent alors sous sa veste et de sa poche intérieure, il tira briquet et cigarette qu’il alluma dans le creux de sa paume :

« Je ne t’en propose pas mais le cœur y est. »

D’abord interdit, Mü demeura figé dans sa raideur première avant de fermer les yeux et de baisser brièvement la tête. Lorsqu’il la releva, l’angoisse que l’Italien avait lue à son front finissait de gagner le reste de son visage :

« Angelo, tu ne vas pas bien », reprit le Bélier toujours à voix basse tout en se reculant.

Sa voix vibrait légèrement et l’air de rien, le Cancer jeta un coup d’œil circulaire dans le jardin du Palais, celui sur lequel s’ouvrait le grand salon où ils avaient coutume de se réunir en dehors des conseils. Là-bas, tout en faisant mine de suivre les conversations autour de lui, Shura ne les quittait pas des yeux. Marine n’était pas en reste tandis qu’elle s’extasiait sur la robe de Thétis. Fort réussie, admit-il in petto avec un hochement de tête approbateur à l’attention de Kanon qui se tenait aux côtés de sa femme et lui retourna un regard assassin. Lorsqu’il reporta son attention sur Mü, il comprit que ce dernier ne serait pas le dernier de l’assemblée à percevoir les discordances de son cosmos mais que contrairement à d’autres de leurs compagnons, il s’estimait le droit de se sentir concerné. Voire impliqué.

Cigarette coincée au coin des lèvres, une main dans la poche de son pantalon, l’Italien n’en affecta pas moins un air dégagé, le reflet métallique de ses lunettes de soleil accompagnant une nouvelle tentative de couper court :

« Allons bon. Depuis quand tu fais de la projection sur tes petits camarades ?

— …

— OK. »

D’angoissée, la mine de l’Atlante avait viré à atterrée, tirant un soupir bref au Cancer :

« Disons que c’est un peu compliqué en ce moment.

Un peu compliqué ? En ce moment ? De ce que je perçois – les quelques dixièmes de degré dont Mü avait élevé son cosmos pour entrer en résonance avec le sien le virent trépigner sur place – c’est un moment qui dure depuis plusieurs mois, non ?

— Dis, tu ne veux pas faire une annonce publique tant que tu y es ? Gronda Angelo d’une voix étouffée en lui attrapant le coude pour l’éloigner de leurs camarades. Arrête ça ! »

D’abord, il crut que le Bélier ne l’avait pas entendu puis sa présence cosmique au sein de sa propre aura décrut, sans pour autant disparaître tout à fait. Il allait devoir s’en contenter, d’autant que déjà Mü reprenait toujours dans un murmure empressé :

« Bon sang, Angelo ! Ton cosmos, il est complètement… »

Abîmé ? Épuisé ? Foutu ?

« … Déstructuré.

— Je te sais gré de ta délicatesse.

— A quoi tu joues ?

— A faire semblant. »

A quelques pas, Marine devisait à présent avec les frères Xérakis et Shura tournait résolument le dos au Bélier et au Cancer ; ce dernier néanmoins devinait la tension dans ses épaules, la même qu’il avait perçue en lui serrant la main un peu plus tôt. L’Italien ravala une imprécation et reprit d’une voix contrôlée, sous le regard vigilant de Mü :

« Mais j’ai joué à des jeux moins difficiles, admit-il en relevant ses lunettes de soleil sur le sommet de sa tête pour se pincer l’arête du nez, dévoilant les cernes sombres sous ses yeux et ses traits tirés.

— Tu ne peux pas…

— Continuer comme ça ? Bien sûr que si – il ignora l’air effaré de l’Atlante – je l’ai déjà fait il y a trente et quelques années, il n’y a aucune raison que je n’y parvienne pas de nouveau, surtout à mon âge. Je reprendrai le contrôle, ce n’est qu’une question de temps.

— Tu as conscience que la situation d’aujourd’hui, n’a rien, mais alors strictement rien à voir avec l’éveil de ton septième sens, j’espère.

— Écoute, Mü, c’est sympa de ta part de t’inquiéter mais je gère.

— Si on n’était pas ici pour le mariage de Thétis et de Kanon, je t’aurais déjà mis mon poing dans la figure. Tu vas te faire complètement dominer ! »

Trop tard, c’est déjà fait.

La pensée, échappée malencontreusement, interrompit tout net le Bélier qui resta bouche bée quelques secondes puis son front se plissa de nouveau :

« Ça ne te suffit pas, que Dôkho soit en train de nous quitter ? Il faut que tu en rajoutes ? Tu crois quoi : que tu peux faire comme si on n’était pas là ? Que tu peux t’en foutre ?

— Moi qui étais content de te revoir, je suis en train de réviser mon jugement – Angelo rabaissa ses lunettes sur son nez et commença à tourner les talons – je crois qu’il vaut mieux qu’on en reste là.

— Ben voyons. Comme si tu pouvais te le permettre. »

Stoppé dans son élan, Angelo se retourna pour apercevoir Mü, les bras croisés, qui s’était appuyé contre le rebord de la rambarde en marbre qui délimitait le fond du jardin du palais, en surplomb du Domaine Sacré qui déroulait son escalier un peu loin. Un instant, l’idée le traversa qu’une force invisible avait repoussé là le Bélier pour l’empêcher de tomber. La mauvaise foi seule n’avait pas motivé sa provocation de tantôt ; lui aussi avait noté la fatigue qui creusait les traits habituellement si lisses de l’Atlante, ainsi que l’espèce d’amertume qui ternissait le parme d’habitude si lumineux de son regard. Est-ce que pour autant il s’en serait ouvert au Bélier si celui-ci n’avait pas été le premier à lui fondre dessus comme la misère sur le pauvre monde ? Certainement pas. Ses propres problèmes lui suffisaient bien assez, merci bien ; il se devait de faire bonne figure, en ce jour et en ce lieu et à cet effet éviter de se voir renvoyé à une situation qu’il aimerait bien oublier, au moins pendant quelques heures. Et si ce n’était pour lui-même alors pour Marine et pour Shura.

En l’occurrence, c’est un peu raté.

« Je… »

Revenu à la hauteur de Mü, il agita un index sous son nez avant de prendre une profonde inspiration :

« Et puis d’abord, pourquoi… »

Sa volte-face soudaine avait de nouveau attiré l’attention et, plaquant un sourire artificiel sur son visage, Angelo s’obligea une nouvelle fois à baisser d’un ton :

« Pourquoi tu m’engueules ? Tu crois que je le fais exprès peut-être ? »

Les yeux de Mü grimpèrent vers le ciel où ils restèrent rivés assez longtemps pour que Angelo dressât un sourcil, puis le second :

« Quoi ?

— Tout ça, c’est de ma faute. Je suis désolé. »

Un pli de contrariété au coin des lèvres, l’Atlante lui jeta un bref coup d’œil avant de concentrer son attention sur le vénérable olivier qui trônait au centre du jardin et autour duquel le buffet avait été dressé.

« Qu’est-ce que tu racontes ?

— L’été dernier. Lorsque j’ai voulu sauver le bras de Shura. Jamais je n’aurais imaginé que cela puisse avoir de telles conséquences. Enfin… disons que j’y avais pensé et que vous deux – du menton, Mü désigna Shura qui souriait aux propos de Milo – avez fait tout ce qu’il ne fallait pas malgré mes avertissements mais… je me disais que c’était impossible. Que ça ne pouvait pas arriver.

— Mü, arrête de tourner autour du pot. »

La voix d’Angelo avait fraîchi et lorsqu’il le considéra de nouveau, la culpabilité avait définitivement pris le pas sur l’angoisse dans le regard du Bélier :

« Ton cosmos. Il ne t’appartient plus. »

* * *

« Tu es ravissante », fit Aldébaran en s’inclinant devant Thétis, baisant la main qu’elle lui abandonna dans un rire avant de l’enlacer. « Si Aphrodite était là, il dirait que tu es la plus belle fleur de sa serre.

— Et de Kanon, il aurait dit quoi, d’après toi ? La plus coriace des mauvaises herbes ? »

Le Taureau éclata de rire devant le commentaire flegmatique de Camus qui se fendit aussitôt d’un regard d’excuse à l’égard de Thétis, qui ne lui cogna pas moins l’épaule en guise de représailles.

« On ne se moque pas du marié du jour d’autant qu’en plus, c’est son anniversaire, renchérit-t-elle non sans un petit sourire. Ce n’est pas très charitable de ta part.

— Non, juste la vérité. Mais – le bras de Kanon, qui venait de les rejoindre, se referma tout entier sur la taille de Thétis – avec le temps, je suis sûr que j’aurais réussi à le convaincre du bien-fondé du choix de sa nièce.

— Et de ta modestie naturelle, aussi ?

— Ma parole, Camus, tu es particulièrement en forme aujourd’hui ! »

Le Verseau, qui était le seul à s’être déjà débarrassé de sa veste et avait remonté les manches de sa chemise bordeaux jusqu’à ses coudes, ne releva pas, se contentant d’un sourire torve et d’allumer une cigarette à la flamme proposée par Kanon.

* * *

« C’est vrai que Thétis est particulièrement belle aujourd’hui, fit Milo quand Camus l’eut rejoint. Enfin, je veux dire, plus encore que d’habitude.

— Tu n’es pas mal non plus.

— Je suppose que c’est un compliment ?

— Pourquoi ce ne le serait pas ?

— Oh, je ne sais pas : peut-être parce que je me fais l’effet d’un pingouin ? »

Un pingouin décoloré dans ce cas, songea Camus, amusé et disons-le tout net presque attendri, sans pour autant juger pertinent de partager sa réflexion avec le principal concerné. Le choix du costume ne s’était pas précisément avéré cornélien pour le Scorpion qui avait déclaré tout net et très tôt qu’il se refusait à ressembler à un croque-mort. Il avait de fait opté pour un ensemble en lin de couleur beige et dont l’étoffe souple et légère n’entraverait pas ses mouvements, pour lui qui avait tendance à occuper l’espace bien au-delà de sa propre limite vitale.

Pourtant, le malaise de Milo dans son costume n’avait échappé à personne, au point que Saga s’était fendu d’une apologie sarcastique de la sacro-sainte trinité pull-jeans-baskets, de toute évidence un mal nécessaire pour certains d’entre eux. Jugement auquel le Scorpion avait souscrit sans sourciller jusqu’à l’apparition d’Angelo qui avait dès lors endossé le rôle de l’exception, du genre de celle qui confirmait la règle.

« Je donnerai cher pour savoir comment il fait, grommela Milo pour au moins la troisième fois depuis que les premières coupes de champagne avaient commencé à circuler.

— Peut-être ne se sent-il pas plus à l’aise que toi, tu sais.

— Sauf que ça ne se voit pas. Enfin, soupira-t-il, je vais faire avec.

— Je persiste malgré tout. Tu fais un pingouin tout à fait charmant.

—… Merci. »

Vaguement rasséréné, Milo sourit au Verseau qui lui rendit la pareille avec une spontanéité devenue rare. Était-ce là un effet de cette journée si spéciale qui les réunissait tous après des semaines, voire des mois d’éloignement pour certains ? Camus n’avait pas caché sa joie – toutes proportions gardées – lorsque Thétis et Kanon avaient annoncé leur mariage. Il avait semblé sincèrement heureux pour eux au point que son sourire, ce jour-là, s’était durablement imprimé dans l’esprit du Scorpion. Thétis comptait beaucoup pour Camus, ainsi que celui-ci le lui avait confié lorsqu’ils en étaient tous les deux encore au stade où ils réussissaient à communiquer sans se heurter à leurs murs respectifs. Elle avait su l’écouter sans le juger, son empathie s’étant chargée du reste quand le Verseau n’avait plus été en mesure de faire face à lui-même. A ce titre, Milo, était lui aussi reconnaissant à la jeune femme. Sans son soutien aussi silencieux qu’attentif, Camus aurait pu ne pas accepter l’idée que sa vie n’était peut-être pas ce chantier de ruines au rang duquel il l’avait reléguée depuis des années. Et alors, il n’aurait pas accepté la main de Milo autour de la sienne, son corps autour du sien lors de cette nuit d’été qui aurait pu être la première et la dernière qu’ils eussent jamais partagée.

Thétis dont l’aura dorée avait certes déserté leurs cosmos mais dont la présence ne se démentait pas un seul instant dans leurs cœurs. Le savait-elle, seulement ? Il la surprenait trop souvent avec de la tristesse au fond du regard pour en être certain.

« D’une façon ou d’une autre, elle le sent. »

Camus s’était égaré en sa compagnie le long du fil de ses pensées et de nouveau, Milo en retira de l’étonnement mais aussi une émotion qu’il avait de moins en moins l’occasion d’éprouver. Un élan amena son poignet contre celui du Verseau et l’espace d’un instant, leurs doigts s’entremêlèrent.

« Même elle n’a plus aucun moyen de s’assurer que ses ressentis sont partagés, murmura encore le Verseau sans dissimuler sa tristesse.

— Tu crois que ça va s’arranger ? Avec le temps ? Qu’elle pourra de nouveau utiliser son cosmos ?

— Aucune idée. »

Tout concourait en faveur d’une réponse négative à ses questions, néanmoins Milo n’avait pas envie de se faire une raison : il lui était si inconcevable qu’on puisse vivre sans cosmos qu’il se surprenait parfois à s’interroger sur la façon dont la jeune femme appréhendait dorénavant son quotidien et à espérer plus souvent encore que cette situation ne fût que temporaire. La valeur de ce qu’on perdait se révélait toujours trop tard ; le Scorpion avait déjà éprouvé ce constat et le souvenir en demeurait cuisant pour ne pas dire douloureux. Il avait pleinement conscience toutefois que la perte de Thétis était autrement plus incommensurable que celle à laquelle il avait failli être confronté, ce qui n’en rendait sa compassion à l’égard de la jeune femme que plus profonde.

Perdu dans ses réflexions, il n’entendit pas tout de suite les mots du Verseau à côté de lui et s’ébroua alors que sa voix paisible lui parvenait :

« … Tout ce que j’espère, c’est qu’elle ne souffre pas trop.

— Nous nous en rendrions compte, tu ne penses pas ? »

Un regard pénétrant, et le silence pour toute réponse. Puis :

« J’aimerais qu’on quitte le Sanctuaire ce soir.

— Pour aller où ?

— Pas très loin, juste à Rodorio. »

Les doigts de Camus, qui venaient d’écraser sa cigarette, effleurèrent de nouveau son poignet à la limite de la manche de sa veste. Milo hocha la tête en signe d’accord. Quelles que fussent les raisons de Camus, il pressentait que l’autre homme amorçait un pas dans sa direction après des mois de statu quo. A lui d’être là pour l’accueillir.

* * *

« C’est ce qu’on appelle avoir le sens du compromis, j’imagine ? »

Aioros se retourna avec vivacité en entendant la voix grave de Saga derrière lui et l’interrogea d’un regard étonné :

« Ta tenue, précisa le Pope. Blazer particulièrement bien coupé en haut – une marque anglaise je dirais – et pantalon de toile en bas.

— Oh. Ça – Aioros baissa les yeux sur ses propres vêtements avant de relever la tête avec un air rieur – je ne me voyais pas ne pas essayer de contenter chacun des deux mariés. Après, je ne sais pas si j’y suis parvenu mais…

— Tu es probablement le seul, avec Mü et Shaka, à ne pas avoir écopé d’une malédiction de la part de mon frère, nous pouvons donc en déduire que tu as brillamment relevé le défi.

— Venant de Kanon, je me dois de marquer une telle mansuétude à mon égard d’une pierre blanche ! »

Ils éclatèrent de rire dans un ensemble si parfait que quelques têtes pivotèrent dans leur direction y compris celle du cadet des jumeaux.

« Bon choix en tout cas, approuva Saga, comme Aioros esquissait un signe de dénégation.

— Je n’y suis pas pour grand-chose, Jane nous a totalement pris en charge, Aiolia et moi.

— Alors c’est elle que j’irai féliciter. Ça faisait longtemps, rajouta le Pope après un bref silence.

— C’est vrai. »

Leurs verres s’entrechoquèrent avant qu’ils s’éloignassent de quelques pas en direction du vieil olivier.

« Je suis content d’être revenu, confessa Aioros. New York est une ville fascinante où il est impossible de s’ennuyer mais m’ennuyer, justement, me manque parfois.

— Dommage, moi qui pensais à déléguer certaines de mes obligations…

— Tu es sérieux ?

— Absolument pas ! »

De nouveau un rire les secoua puis Saga reprit, avec un petit sourire :

« Ceci étant, j’ai cru comprendre que certaines occupations à New York t’intéressaient plus que d’autres ces temps-ci.

— A savoir ? »

Trop tard pour faire acte d’innocence cependant, devant l’air entendu de Saga ; les joues rosies bien malgré lui, Aioros plongea un nez mortifié dans sa flûte de champagne. L’autre Grec se montra magnanime :

« Je vous ai entendu en parler tout à l’heure avec Thétis et Aiolia, c’est tout. Je suis curieux mais si tu ne veux pas m’en parler, je comprendrai tout à fait.

— Non ce n’est pas… »

Toujours un peu embarrassé le Sagittaire hésita, avant de hausser les épaules :

« Je commence tout juste à sortir avec elle, alors c’est un peu tôt pour projeter quoi que ce soit, c’est tout.

— Et elle, c’est…

— La kinésithérapeute d’Aiolia. Myriam. Elle s’occupe de lui depuis des mois. Disons que je l’ai trouvée agréable et charmante et qu’a priori, je lui ai fait une impression similaire. Voilà, pas plus, pas moins.

— C’est bien.

— Quel enthousiasme ! Rit Aioros en se plaçant face à Saga pour mieux le voir. Peut-être qu’un « je suis content pour toi » ou un « j’espère que tout va bien se passer entre vous » n’aurait pas été de trop ?

— Pardon – une main levée en guise d’excuse, l’autre Grec lui adressa un sourire contrit – je suis sans doute un peu fatigué, ça fait longtemps que nous n’avons pas tous été réunis et ça fait beaucoup d’informations à emmagasiner pour ma pauvre tête.

— Ta pauvre tête… Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre, le taquina Aioros. Tu dors toujours aussi peu ?

— Je ne sais pas : quatre heures en moyenne, ce n’est pas trop mal, si ?

— Oh, Saga… »

Le Pope lui adressa en retour un clin d’œil auquel le Sagittaire répondit avec une dénégation affligée.

« Je n’ai plus envie de prendre des médicaments pour dormir, finit par reprendre Saga. Ils m’assomment plus qu’autre chose. Quatre heures, ça me convient.

— Quand ce n’est pas trois.

— Je te le concède. Mais c’est de plus en plus rare : comme tout le monde, je vieillis.

— Tu as des soucis en ce moment ? »

Sacré Aioros.

Devant le regard azur du Sagittaire empli tout à la fois de sollicitude et de vigilance, Saga avait envie de prendre une profonde inspiration et de tout lui déballer. La mort de Corman et le vol de son journal. La présence du caporal Orwell sur l’île dont il devait en informer ses pairs – après le mariage s’était-il promis. Les catastrophes climatiques à répétition. Asgard. Rachel et ses obsessions. La liste était-elle terminée ? Oui, pour le moment du moins. Les dieux seuls – qui n’existent pas – savaient ce qui l’attendait demain. Dans un mois. Dans un an.

Pourtant il n’en ferait rien pour tout un tas de raisons dont la première était qu’il désirait garantir à Aioros la paix et la sérénité auxquelles il aspirait et qu’il avait bien méritées. Il était plus que temps. Aussi se contenta-t-il de lui sourire :

« Pas plus que d’habitude. Rien de grave, crut-il nécessaire d’ajouter depuis l’étincelle de scepticisme qu’il décela dans ses yeux.

— Tu me le dirais, n’est-ce pas ?

— Évidemment. »

Aioros savait qu’il mentait. Et Saga savait qu’il savait.

C’est mieux comme ça. Pour tout le monde.

« Et donc, pour en revenir à cette demoiselle… Myriam, c’est ça ? »

Le Sagittaire avait levé les yeux au ciel et soupira :

« Oui ?

— Elle n’est pas au courant, je suppose. Tu y as pensé ?

— Saga, comme je te l’ai dit, c’est très neuf tout ça et je t’avoue sincèrement que pour le moment, ce n’est pas ma priorité.

— Elle n’a pas de cosmos. »

Ce n’était pas une question mais le Sagittaire choisit de traiter le constat comme tel et répondit :

« Si. Latent. Passif si tu préfères, précisa-t-il devant le froncement bref des sourcils de l’autre Grec. Sa spécialité, ce sont les grands brûlés parce qu’elle « barre le feu » – Aioros mima les crochets avec ses index – ainsi que les gens ont l’habitude de décrire cette capacité. Aiolia et moi nous en sommes rendus compte tout de suite.

— Forcément.

— Alors voilà : s’il s’avère que cette relation a un quelconque avenir, dans ce cas je lui dirai la vérité.

— La vérité ?

— Tu m’as très bien compris. »

Une légère brise tiède s’enroula autour d’eux, soulevant quelques mèches cobalt et quelques bouches brunes dans son sillage.

« Et j’ai très envie qu’il y en ait un, d’avenir, compléta Aioros.

— Je comprends. Oui, vraiment ! Insista le Pope devant le coup d’œil en coin de l’autre Grec. Il y a eu des précédents – ma mère par exemple – donc rien ne s’y oppose.

— … Mais ?

— Mais ce n’est pas forcément facile pour des gens comme nous de vivre avec quelqu’un qui ne dispose pas d’un cosmos actif, c’est tout.

— Mon frère y réussit très bien.

— C’est ce qu’il t’a dit ? »

Non. Non, Aiolia ne lui avait jamais rien dit de tel. A vrai dire, il n’en parlait jamais. Mais il était heureux ! Cela crevait les yeux de tout un chacun. Il voulait se marier avec Jane, avoir des enfants avec elle, à aucun moment il n’avait hésité, à aucun moment il n’avait douté, de cela Aioros en était certain. Alors pourquoi pas lui ?

La main de Saga se posa sur le poignet droit du Sagittaire, qui tenait la flûte de champagne :

« Oublie ce que je viens de dire. Si tu es heureux, alors je le suis aussi. D’accord ? »

D’abord Aioros contempla cette main sans mot dire. Il en sentait la chaleur sur sa peau, ainsi que la force. Le flot des souvenirs le submergea sans prévenir et sa pomme d’Adam roula le long de sa gorge comme il ravalait sa salive.

« D’accord, acquiesça-t-il. Merci », dit-il encore mais quand Saga ôta sa main afin de rejoindre les autres invités, le Sagittaire fit passer son verre dans sa main gauche et attrapa à son tour le bras du Pope :

« Attends. »

Saga s’immobilisa pour le regarder.

« Moi aussi je veux que tu sois heureux. Sinon, jamais je ne pourrai l’être. »

* * *

« Kanon… »

L’interpellé s’ébroua et son regard tomba sur Rachel, plantée devant lui. Elle lui tendit une flûte dûment pétillante :

« Bois », lui ordonna-t-elle tout en donnant l’exemple. Docilement il l’imita et lorsqu’il releva les yeux, Aioros avait rejoint Milo et Saga devisait avec Marine.

« Profite de l’instant présent, lui conseilla encore Rachel.

— C’est ce que je fais.

— Non, pas depuis dix minutes.

— Dix ? J’ai eu l’impression que ça durait plus longtemps. »

Rachel soupira tandis que Kanon laissait échapper un petit reniflement moqueur, destiné à lui-même :

« Que veux-tu, certains réflexes ont la vie dure.

— Ce n’est pas pour autant qu’ils ont le mérite d’exister. Et tu le sais très bien.

— … Oui. Je sais.

— Alors fiche-leur la paix. Fiche-toi la paix. Tout ça, ce sont des histoires de gosses et nous ne sommes plus des gosses.

— C’est peut-être ça le problème, non ?

— Kanon ! »

Cette fois l’avertissement dans la voix de Rachel était clair et Thétis, qui pourtant se trouvait à plusieurs pas de là, se retourna avec un air interrogateur.

Kanon lui adressa en retour un signe d’apaisement et reporta son attention sur la Grecque qui le considérait avec réprobation :

« Oui, tu as raison, murmura-t-il. Ma réaction est déplacée, idiote, débile, tout ce que tu veux. J’en suis conscient. C’est juste que… Enfin, les choses étaient très bien comme elles étaient il y a deux ans et j’aurais préféré qu’elles restent en l’état. C’est tout. Rien de grave.

— Non, en effet. »

Rachel s’était rapprochée et d’un geste, réajusta la rose à la boutonnière de Kanon.

« Dôkho va nous rejoindre et la cérémonie va bientôt commencer. C’est un moment important pour Thétis et toi mais aussi pour chacun d’entre nous, tu sais. »

Le cadet des jumeaux opina. Il n’avait pas besoin d’une démonstration pour saisir et comprendre le sentiment de joie qui planait sur leur petite assemblée en dépit des difficultés, petites ou grandes, dans lesquelles certains se débattaient. L’arrivée d’Andreas – petit miracle en soi – puis l’annonce de leur mariage les projetaient tous dans l’avenir, y compris ceux qui avaient du mal à s’en figurer un. D’une certaine manière, le couple – non, la famille qu’il formait désormais avec Thétis et leur fils représentait l’espoir. Sacrée responsabilité s’il en était dont il avait envie de tirer une fierté toute personnelle.

« Nous avons tous mérité d’être enfin en paix, rajouta Rachel avec un minuscule soupir qu’elle étouffa aussitôt sous un sourire.

— C’est vrai. »

Tous, oui. Du moment que personne ne m’enlève mon frère.

« Tu as dit quelque chose ? Fit la Grecque, un sourcil levé.

— Absolument rien. »

8 réflexions sur “Nouvelle Ère – Émergence – Chapitre 20

  1. Ouhlouloulou, y a de l’eau dans le gaz un peu partout dis moi X’) (et ce manque d’enthousiasme de Saga vis à vis de Myriam, mais quelle surprise, vraiment, ça ne présage absolument pas de la suite XD)

    Aimé par 1 personne

    • Oh ben ça pourrait être pire ! XD (… hein, comment ça, ça VA être pire ? :3)

      Mü nous fait une grosse colère parce que c’est sa façon d’exprimer son inquiétude pour Angelo (et que ça l’empêche de céder à une vraie angoisse), Milo et Camus sont bloqués en mode « c’est compliqué » mais, hey, Camus essaye de faire un pas, c’est positif… non ? 😀

      Quant à Kanon… Lui va devenir super pote avec Myriam par contre, comme c’est étonnant XDDD (ceci étant, à ce stade, Saga n’a rien contre elle, hein. Enfin… rien dont il ait conscience, hin hin hin) (nota : quand je dis que je m’étale : cette fin de chapitre, elle sort du Nano 2023)

      Merci beaucoup d’avoir pris le temps de lire ce chapitre et de me faire part de ton ressenti ! ❤

      J’aime

  2. Hello Al’ !

    J’ai beaucoup aimé ce chapitre ! Vraiment. Même si la réaction de Mü m’a un peu… comment dire ?… « chamboulée ». Alors comme ça, Angelo aurait perdu le contrôle de son cosmos ? En te lisant, j’ai personnellement compris que le Bélier sous-entendait que le cosmos du Cancer appartenait à présent au Capricorne. Mais j’ai peut-être mal compris ? Quoi qu’il en soit, j’imagine que nous obtiendrons plus d’explications à ce sujet dans la suite de ton histoire. Alors je verrai bien :D.

    Bon et tu te doutes que le passage – entre autre – que j’ai particulièrement apprécié dans ce chapitre, c’est l’interaction entre Camus et Milo (ben vi; on se refait pas… surtout à nos âge 😉 ). Déjà, je dois reconnaître que Camus m’a fait beaucoup rire. Non mais sérieux, quelle répartie ! J’ai littéralement explosé de rire en lisant qu’il comparait Kanon à une mauvaise herbe. Et puis mince, Camus a carrément fait une déclaration d’amour à Milo ! Non parce que dans la bouche du Verseau, le « Tu fais un pingouin tout à fait charmant », c’est une véritable déclaration. Non ? (en tout cas, moi, j’ai trouvé ça adorable, et j’ai probablement eu le plus niais des sourires en lisant ce passage XD ). Ah et ils se sont touchés ! Ils se sont effleurés du bout des doigts, et en public, s’il vous plaît ! Et… Camus a même proposé qu’ils terminent la soirée (nuit ?) à Rodorio. J’imagine dans le même appartement que cette nuit-là ? Je trouve que c’est plutôt très positif, tout ça ! Camus me donne vraiment l’impression de vouloir faire un effort, de vouloir arranger les choses. Rah… si je ne savais pas ce que tu leur as réservé pour la suite à tous les deux , je serais super confiante, là, tout de suite, maintenant. Sauf que… Ben non. Mais tant pis. Profitons simplement de ce moment ! Comme Rachel l’a si bien dit à Kanon.

    Et pour terminer : Saga est donc au courant de la relation d’Aioros avec Myriam. Il m’a donné le sentiment d’être sincèrement heureux pour lui. D’ailleurs, j’ai beaucoup aimé leur échange à tous les deux. La remarque de Saga concernant sa durée de sommeil moyenne quotidienne m’a bien fait rire (ben oui, quatre heures, ce n’est pas si mal; enfin… cinq heures, ce serait probablement plus acceptable malgré tout 😉 ). Ah et j’ai beaucoup apprécié le petit « Les dieux seuls – qui n’existent pas – savaient « . Oui, ce petit bout de phrase m’a beaucoup plu !

    Et donc, la cérémonie va pouvoir commencer. Je ne sais pas si tu as prévu de la décrire en détails dans le prochain chapitre, mais j’imagine que dans tous les cas, nous en aurons des échos. Et j’ai hâte de découvrir comment Shaka va officier. Faudra-t-il que je prévoie des mouchoirs ? (non parce que je suis quand même très fleur bleue, alors, autant que je me prépare psychologiquement, hein ;-))

    Merci à toi pour cet excellent chapitre, et au plaisir de lire la suite quand celle-ci viendra !

    Bon week-end à toi, prends soin de toi et à bientôt !

    Bises,

    Phed’

    J’aime

    • Coucou Phed’ !

      Tout d’abord, merci beaucoup pour ta lecture et ton commentaire enthousiaste !

      Alors, concernant le problème d’Angelo avec son cosmos, tu as effectivement trouvé la moitié de la réponse… l’autre moitié découlant de la première, je te laisse en tirer tes propres conclusions 😉 Quoi qu’il en soit, oui, il y aura des explications très prochainement au menu.

      Ah, ah, j’en étais sûre que tu serais contente de revoir Mimile et Mumus ! XD Camus, dans l’UDC!verse, est très pince sans rire comme bonhomme et il a le chic pour balancer LA petite pique qui va bien, pile au bon moment en mode poker face. Comme il est un peu plus âgé que Kanon, il a eu l’occasion de voir s’épanouir les amours adolescentes entre ce dernier et Thétis et de constater la désapprobation d’Aphrodite à ce sujet, Aphrodite n’ayant jamais mystère de son aversion pour la famille Antinaïkos (faut dire qu’il a connu le grand-père et le paternel Andreas Sr, ça n’aide pas à avoir une idée positive de cette famille) et pour Kanon en particulier. En l’occurrence, il est probable que ce pauvre Aph’ se soit retourné dans les tous les sens dans sa tombe le jour de ce mariage XD (Pour Aph’, Kanon était une espèce invasive XD)

      Milo, les costumes, c’est pas son truc. S’il faut, il faut mais s’il a le choix… Lui, ça ne l’aurait pas dérangé de répondre favorablement au dress-code que Kanon a prétendu imposer aux mâles de l’assemblée mais, quand même, pour Thétis… Non, pour elle, il devait faire cet effort. Et au fond, il est content de l’avoir fait même s’il n’est pas à l’aise. Le pingouin charmant a poppé quand j’ai mis en forme / corrigé / réécrit cette partie pour la mise en ligne, j’imagine tout à fait Camus sortir cette énormité avec l’air sérieux d’un Pape. Et puis, il le pense, et Milo sait qu’il le pense.
      Sinon, tout le monde sait qu’ils sont « ensemble » même si c’est « compliqué ». Ils sont en petit comité, avec des gens comme eux, donc ça n’est pas dérangeant d’échanger un geste de tendresse. Camus fait effectivement preuve de bonne volonté, il a le secret espoir qu’ils vont finir par se comprendre parce qu’il aimerait vraiment que ce soit le cas. Et je sais que toi aussi ! 😀 (et moi aussi hein, mais avec ces deux loustics, rien n’est jamais simple…) Camus a, comme l’a dit Rachel, envie de profiter du moment, c’est peut-être l’ambiance générale qui le porte à l’optimisme ? Va savoir.

      Saga heureux pour Aioros. Oui. Moui. Mouuuuui. Quelque chose comme ça, sûrement. Il en est persuadé en tout cas, et veut en persuader Aioros. C’est bien, non ? Ca part d’une très bonne intention. Vraiment. Je t’assure.
      Eh oui, insomniaque un jour, insomniaque toujours, j’admire sa résistance ! Et tu as raison, 5 heure c’est mieux que 4. Mais on ne fait pas toujours ce qu’on veut, n’est-ce pas ? 😉
      On ne changera pas Saga vis à vis des dieux : Athéna, derrière les Portes ? Pfff… ouais, peut-être. Ou peut-être pas. Si ça se trouve, c’était une illusion, hein. Et l’horloge qui s’est allumée ? Bah. Le cosmos de l’île. Epicétou. Je suis ravie en tout cas que tu aies relevé ce détail, j’adore glisser ce genre de petites choses l’air de rien qui résonnent avec la personnalité des uns et des autres (les joies du POV universel !).

      Alors ce mariage dure quand même depuis un certain nombre de mots, voire un nombre certain, donc mon objectif est d’en terminer au prochain chapitre (si, si), qui sera de fait un peu plus long que d’habitude (il est quasi prêt, il me reste à retravailler *soupir* la dernière partie). La cérémonie sera évoquée mais le chapitre sera plutôt centré sur quelqu’un qu’on n’a pas encore vu 🙂 Je ne pense pas que les mouchoirs soient nécessaires en tout cas ! (mais comme je suis une personne sans cœur, je ne suis pas sûre d’être la mieux placée pour en juger XD)

      Un grand merci à toi ♥ pour ton temps et ta fidélité, j’espère que la suite continuera à te plaire !

      Bises !

      J’aime

  3. Ce mariage c’est une cocotte-minute. Tu sens que la pression monte, que tous les aliments sont réunis pour faire un plat de rêve, mais qu’il suffirait que quelqu’un mette le feu trop fort ou oublie de régler la soupape pour que tout explose…

    Je parierai sur Angelo, dans le rôle de l’élément déclencheur…

    Aimé par 1 personne

    • En effet, ce mariage où tous se retrouvent enfin est l’occasion de passer en revue tout notre petit monde, histoire de voir où nous en sommes XD Et… tu as raison : je crois qu’on peut dire que les ingrédients, en fonction de comment on les mélange, peuvent potentiellement s’avérer… explosifs ?

      Comme déjà dit, les emmerdes n’en sont qu’à leurs balbutiements à ce stade mais il se pourrait bien qu’elles soient l’étincelle malencontreuse…

      (Angelo, le pauvre, a bien d’autres problèmes en ce moment – pas sûr qu’il ait l’énergie d’en créer d’autres ! XD)

      Un tout grand merci à toi pour ta lecture ! 😀

      J’aime

  4. Je croyais que j’avais commenté ce chapitre… Mais en fait, non! Rattrapons donc immédiatement le retard!

    Je pense que je te vois venir avec le cosmos « déstructuré » d’Angelo, celui de Shura étant sans le moindre doute dans le même état. Le terme m’évoque irrésistiblement deux puzzles qu’on aurait jetés en l’air et mélangés avant de ramasser les pièces en les répartissant complètement au hasard dans les boîtes… Je visualise juste?;-)

    Je suis bien sûre ravie de retrouver Camus et Milo, d’autant plus qu’ils semblent pour une fois partager un bon moment. Camus est même affectueux, c’est mignon. Et ça m’a bien fait rire d’imaginer Milo empoté dans son costume. Je crois qu’on a d’une manière générale une image de Milo dans ce fandom qui n’est pas, disons, au top de la sophistication XD. Et pour une fois, c’est lui et pas Camus qu’on compare à un pingouin, ça change!

    C’est intéressant cette notion que Myriam a un cosmos latent qui se manifesterait dans sa capacité à couper le feu! C’est quelque chose de très connu par chez moi (le fait de pouvoir soigner les brûlures, pas le cosmos), ça m’évoque plein de choses. Et je me demande si ça aura un impact sur le reste de l’histoire. Saga n’a pas l’air super convaincu, je comprends mal pourquoi vu qu’effectivement Aiolia et Jane, ça a l’air de très bien marcher? Sans compter que la petite remarque sur la difficulté d’être avec quelqu’un qui n’a pas de cosmos actif… J’ose espérer que Thétis ne l’a pas entendue, celle-là!

    Et bon, franchement, j’envie les quatre heures de sommeil par nuit de Saga. Ah, combien de fics n’écrirais-je pas si je pouvais m’en sortir avec seulement 4h…,-)

    Bon, je file lire le chapitre suivant! Le mariage, le mariage!

    Aimé par 1 personne

    • Je trouve ta vision du « résultat » cosmique entre Shura et Angelo plutôt juste car j’ai effectivement cette image de pièces de puzzle en tête ! J’irais cependant même plus loin : à partir de deux puzzles, n’en faire plus qu’un, qui produit au bout du compte une nouvelle image 😀

      J’avoue que dans l’UDC!verse, Milo est plutôt adepte des tenues cool et confortables mais bien sûr, un costume sur un corps de chevalier d’or fait son petit effet à chaque fois XD Ah ah, j’avais même pas remarqué pour le pingouin, maintenant que tu le dis ! XD (pour la petite histoire quand même : en 2003/2004, j’étais sur le forum SSF et parmi les membres, il y en avait un que Milo insupportait et qu’il appelait Benco. Parce que Milo, c’est la marque d’un chocolat en poudre de Nestlé XD Le gars en question est un pote mais j’avoue que son Milo bashing a laissé des traces et c’est mal…)

      Ah, je suis contente que tu aies relevé le cosmos latent de Myriam ! Ma vision du concept de cosmos dans l’UDC!verse est la suivante : tout être vivant dispose d’un cosmos, ou plutôt est le récipiendaire d’une parcelle du cosmos originel et universel dont tout découle. Certains parviennent à ressentir ce cosmos, mais très peu en prennent conscience (en l’occurrence, nos chevaliers et leurs homologues). Il existe des gens dont le cosmos est latent car ils l’utilisent sans s’en rendre compte, ou plutôt sans savoir qu’il s’agit du cosmos. Ce dernier affine certaines perceptions ou développe certaines capacités. J’ai trouvé intéressant de relier la notion de cosmos à ces capacités particulières, comme barrer le feu. J’ai été confrontée à deux reprises à des personnes disposant de ce talent et la scientifique que je suis n’a pu qu’admettre la réalité de cette capacité. Bref, tout ça pour dire que dans l’UDC!verse, il existe bien plus de gens qu’on ne l’imagine disposant d’un cosmos, plus ou moins latent, ou plus ou moins actif et bien entendu, un chevalier du Sanctuaire est en mesure de détecter ces gens-là.

      Non, Saga n’est pas très convaincu pour des raisons diverses qui se dévoileront un peu plus tard. Mais il a en même temps vraiment à coeur qu’Aioros soit heureux. Après tout, il se sent un peu coupable du fait qu’Aioros ait autant perdu de temps du point de vue de sa vie privée et quelque part, ça le soulage. Concernant Thétis, évidemment il ne dirait jamais une telle chose devant elle ; simplement Saga n’est pas du genre à tourner autour du pot, plutôt à appeler un chat un chat.

      Je te rassure, 4 heures de sommeil, je ne pourrais jamais non plus XD Ce serait même tout le contraire : si je n’ai pas mes 7/8h par nuit, je suis d’une humeur parfaitement massacrante XD

      Merci, merci beaucoup pour ta lecture et à très bientôt donc !

      J’aime

Laisser un commentaire